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De la préhistoire à l'époque Gallo-Romaine
Il était une fois... La Préhistoire.
Nous savons que Cazilhac et ses environs ont été habités depuis la préhistoire. L MEROC signalait un biface en silex de Cennes-Monesties découvert aux environs de 1930 par A. Fages lors du creusement de tranchées profondes à Cazaban, dans la vallée du ruisseau de St Jean. Voilà une preuve du passage de l'homme préhistorique sur nos terres. Malheureusement ce biface en silex roulé et trouvé dans une couche de 1 mètre de limon, n'a pu être retrouvé, le propriétaire du terrain ayant conservé cet objet, n'a pu révéler à sa mort, l'endroit où il l'avait déposé.
A PALAJA, P.PAGES signalait lors d'une séance de la société d'études scientifique de l'AUDE, un atelier de plein air découvert dans cette commune où il avait récolté des lames, des pointes, une pointe de flèche, le tout en silex et un polissoir en roche rouge semblable à de Porphyre.
Sur la commune de CAVANAC, la station des AURIOLES fait partie de cet ensemble de gisements depuis longtemps reperés. Ce gisement a toutefois fait l'objet d'une communication (A.FAGES 1906) mais il est prudent de ne pas tenir compte des conclusions de cet auteur; il atribue l'industrie à diverses périodes préhistorique: éclats du paléolithique ancien., lames au magdaléniens, flèches au mésolithique. Nous pouvons citer cependant un fragment de hache perforée, recueilli sur cette dernière station ainsi que des vestiges d'âge Chalcolithique dont une petite hache en cuivre. D'un manière générale l'ensemble du matériel de cette station à débitage lamellaire est considérée par J.GUILAINE comme appartement au chasséen, méridional.
Après ce tour d'horizon, nous revenons à CAZILHAC. A.FAGES signale une pierre droite de 1m16 de haut surmontée d'une croix de fer, qui a été enlevée depuis, on ne sait par qui à la devéze de notre village et de PALAJA. P.FAGE lui donnera la lecture de la note suivante: " Mon défunt collègue G SICART avait entrepris l'inventaire des monuments mégalithiques del'Aude. Depuis sa mort ce laborieux travail est en sommeil, à sa mémoire je vous signale un menhir à la devèze de CAZILHAC et PALAJA debout dans un bois depuis dénommé L'ORATOIRE, il est surmonté d'une croix ( H 1m16, à sa base il a 0m62 sur 0m68). Autrefois lors des rogations, les deux communes venaient le soir du même jour en procession. Lorsque les deux goupes étaient en vue, les jeunes gens et les jeunes filles partaient à la rencontre les uns des autres au pas de course et dansaient la ronde autour de la PEIRO DRETTO en poussant des cris de joie. Ne serait-ce pas là, les restes d'un rite d'époque préhistorique." Actuellement ce menhir est à quelques centimètres de la clôture d'une maison. Quel dommage pour ce témoin du passé.
Nous pouvons en conclure en disant que l'homme préhistorique a certainement vécu sur notre commune.
Les Gaulois.
LE "VICUS" ( village) CAZILHAC
Sur le plateau d'AURIAC, couronné de nos jours par un bois de pins, on a trouvé aussi plusieurs cases creusées à même le roc. Quelques traces des restes de produits du lac nous sont parvenus; ainsi: des mollusques, des huîtres, des gastéropodes marins, etc... Ils ont été recueillis par A. FAGES.
Pour terminer, la description de l'habitat, nous ajouterons quelques détails qui intéressent peut-être les chercheurs du coin.
Des huttes, restes de cette civilisaticn gauloise devaient être éparpillées sur les sommets et les pentes des collines d'Auriac, Maragon (la ferme aujourd'hui) et Rivoire. On en a pour preuve, celles qui ont été mises à jour par M.A. CROS-MAYREVIEILLE: ce sont 8 emplacements circulaires sur lesquels se trouvaient une couche de cendres, de 2m 50 de diamètre et de 75 cm d'épaisseur. M.A. CROS-MAYREVIEILLE a découvert à ces endroits, des débris de cuisine, ossements de cerfs, de boeufs, de moutons, (animaux qui aujourd'hui ne sont plus élevés ou très peu dans notre commune). Il a aussi trouvé des tessons de poterie, des meules à broyer le grain, et des fusaïles. Ce dernier mot vient de l'italien fusaiolo et désigne des petits disques, percés d'un trou au centre et destinés à recevoir l'extrémité du fuseau qui servait à filer le lin. Ceci est particulèrement intéressant et l'on peut se poser la question si nos gaulois de CAZILHAC troquaient ou achetaient ce lin ou si tout simplement ils le cultivaient eux mêmes. Or il ne faut pas oublier que du lin, aujourd'hui, on n'en trouve pas beaucoup aux alentours de CAZILHAC et qu'on le cultive surtout dans le Nord.
Le bétail resta aussi une donnée importante car il y a peu d'éleveurs à CAZILHAC et à la ronde. De nos jours on n'y trouve que des viticulteurs. Cela s'explique en partie du fait de la présence du lac. En effet l'eau est une chose essentielle pour l'élevage or les gaulois de notre village avaient là un formidable réservoir naturel. Du point de vue de la culture on a parlé de meules à broyer le grain, cela implique donc qu'ils avaient des champs où des parcelles semées, à moins que là aussi ils n'aient fait échange avec d'autres tribus des campagnes environnantes. Malheureusement les documents consultés aux archives ne donnent que peu de précisions et l'on ne peut s'en tenir qu'à des hypothèses toutefois assez largement justifiées.
LE CAZILHAC GALLO ROMAIN
C'est A. FAGES qui nous renseigne ici encore. De nombreux matériaux Romains sont trouvés à CAZILHAC, à la suite de nombreux défoncages. C'est surtout au Sud du village, sur les deux rives du FOUNT GUILHEM et plus particulièrement sur le bas quartier du village inondable par gros orage. utre partie intéressante: la pièce de terre située entre le chemin de Cavanac et le cimetière, ce sont des cubes de grès rouge dont certains sont encore reconnaissables aujourd'hui dans le vieux mur du cimetière. es fouilles font remontées des tuiles à canal et rebord, partie d'amphore, poterie rouge non vernie décorées de trait en creux. Tout cela laisse à penser que la cote 140 prolongeant le cimetière au chemin du Sarrat fut en partie habitée par les romains.
Jean-Michel Pous & Christian Lardière
Revue La Roque année 1980
Du XIème siècle à la révolution
Le village de Casilhac, du domaine des Comtes de Carcassonne, fut donné par eux, au Monastère de La Grasse, la première année du XIIème siècle, pour le motif d'un prochain voyage en Terre Sainte. Le Monastère de La Grasse a possédé la Seigneurie directement et sans inféodation, jusqu'en 1790.CARTULAIRE DE CASILHAC
- 1070 - Casilhac (Kasijacum) est mentionné dans un testament sous cette date.
- 1067 - Raymond-Bernard Trencavel , vicomte d'Alby et de Nimes conjointement avec sa femme Ermengarde, fille de Roger comte de Carcassonne, vendent à Raymond Bérenger comte de Barcelonne " ipsam villam de Casiliag, cum suo terminio et cum suis pertinentijs".
- 1068 - Casillac est excepté de la rétrocession faite par Raymond Bérenger, comte de Barcelone, à Raymond-Bernard Trencavel et à Ermengarde sa femme , des aleus héréditaires du comte de Carcassonne.
- 1085 - Donation par Ermengarde vicomtesse de Beziers, à l'église de St-Marie et du St-Sauveur, sous les murs de Carcassonne, des dimes qu'elle possède dans la seigneurie de Casillac et autres.
- 1101. — Donation faite par Ermengarde, vicomtesse de Beziers et de Carcassonne, et par Bernard Aton vicomte de Carcassonne son fils, se disposant à faire le voyage du Saint-Sépulchre, à Robert abbé et au monastère de Sainte-Marie de La Grasse, du village de Casilhag, avec ses dépendance.
- 1102.—Donation faite par Adalaiz. comtesse de Cerdagne, fille de Pierre Raymond comte de Carcassonne, et de Raingarde sa femme, à Robert abbé et au monastère de La Crasse, de la villa de Casilhac, avec ses dépendance.
- 1125 - Donation faite par Bernard Atton vicomte de Carcassonne, à Bertrand de Tresmals (Trèbes), des honneurs possédés par Amelius, dans les lieux de Casilhac, Palaja et leur territoire.
- 1150 - Testament de Roger, vicomte de Carcassonne, de Rasèz et d'Alby, dans lequel il restitue le village de Casilhac à l'abbaye de La Grasse.
- Même année - XVII.Febr. — Acte de Guillaume Comte, et de Bernard son frère, pour l'exécution de la disposition du testament du vicomte Roger, concernant la restitution de Casilhac à l'abbaye de La Grasse.
- 1171 - Pierre de Casilhac , archidiacre de Narbonne et de Carcassonne, est nommé dans divers actes des années 1163, 1172 et 1176, cités par les auteurs de la Gallia christiana.
- 1197 - Raimond abbé de La Grasse, rachète l'engagement de Casilhac , au prix de 16000 sols melgoriens (Gallia christiana. VI. col. 945.).
- 1245 - Septembre - Hugues de Arcis, sénéchal de Carcassonne, assigne, par ordre du Roi (Lettres de l'an 1241), à Arnaud et à Pierre de Grava fréres, chevaliers, et à leurs héritiers légitimes, 5 livres de revenu annuel dans Cazilhac.
- 1257 - Pierre d'Auteuil sénéchal de Carcassonne, assigne à l'Abbaye de La Grasse, par ordre du Roi (saint Louis), 16 l. tournois de revenu annuel, sur les biens que P. de Grave tenait du Roi à Casilhac.
- 1266. - Assignation de certaines rentes sur les terres de Blomac et Boullionac, en compensation de celles que l'abbé de La Grasse tiroit de Casilhac; receüe par Pierre Marsendi, notaire de Carcassonne (Inventaire des litres du Chapitre de La Grasse, de 1068. fol. 36. — Archives de la Préfecture de l'Aude.).
- 1378 , May 22. - Saisie des reuenus de Casilhac sur l'abbé de La Grasse, faute d'avoir payé les arrièrés fiefs et presté serment ( ut suprà).
- 1380, Novembre 28. - Recognoissauce qui oblige les habitans de Casilhac faisant un feu, de payer chacun an, à l'abbé de La Grasse, 4 sols t. à la Toussaint, et de lui donner vn journal par famille; comme aussi ceux qui auoint du bestail. Acte receu par Nicolas Stagel, notaire de Bouilhonac (ut suprà).
- 1381 , Juin 6e. - Maintenue de la susd. saisie des biens de Casilhac sur l'abbé de La Grasse, qui ayant fait voir qu'il n'estoit obligé de prester serement au Roy que pour Muntlaur , feut relaxé par appel ; et Sentence du sénéchal de Carcassonne : signé Nicolas Stagel, notaire de Bouilhonac (ut suprà).
- 1496 - Reconnoissances de Casilhac (ut suprà).
- 1535 - Recherche du terroir de Cazilhac, dans l'ancien compoix et recherche du diocèse de Carcassonne, où sont mentionnés la carrière, qui va deldit loc à Ladern; - col de Lis Palmolas en tiran à la carriere quy va del dit loc à Carcassonne (Livre noir, des Archives de l'abbaye de La Grasse. fol 277 verso. - Archives de la Préfecture de l'Aude.).
- 1550 - Mars 28. - Reconnoissance générale consentie par les consuls et communauté de Cazillac, au proffit du s.r abbé de La Grasse, seigneur dud. lieu (Arrêt de la Cour des Ayides sur le Dénombrement 'de 1687. Livre noir. fol. 381. verso.).
- 1605 , Mars 28. - Recognoissance générale des habitans de Casilhac, avec le serment de fidélité entre les mains de Frère Pierre de la Maison ; receues par .Bernard Barthelemy, de Fabrezan (Inventaire des titres du Chapitre de La Grasse, de 1668., fol. 36. - Archives de la Préfecture de l'Aude.).
- 1620. - Recherche du terroir de Cazillac, : extrait du thome du nouveau compoix et Recherche générale du diocèse de Carcassonne (Livre noir. fol. 277. des Archives de l'Abbaye de La Grasse.).
- 1645 - Recognoissances de plusieurs particuliers de Casilhac, faites au Chapitre de Saint-Nazaire, de Carcassonne (Inventaire des titres du Chapitre de La Grasse , de 1663. pag. 36. ut suprà.).
- 1651 - Limitation du terroir de Casilhac [Mémoire des censiues] ( ut suprà.).
- 1682. - Cazilhac dépend de la manse abbatiale de La Grasse , en toute justice. Ses reuenus consistent en tasques , censiues, questes, lods et uentes, et fief (Livre noir. fol. 333. verso. des Archives de l'abbaye de La Grasse.- Archives de la Préfecture de l'Aude):- Les reuenus sont affermés en argent, à la somme annuelle de 395 liures 16 s.
- 1687. - Dénombrement du Chapitre de La Grasse ( Livre noir. fol. 364. verso. ut suprà.).
- 1690 - Reconnoissances génrales des habitans de Casilhac: La Rose, Notaire à Carcassonne.
Liste des maires depuis la révolution
Liste de Maires de Cazilhac depuis la Révolution.
| Année | Nom du maire |
| 1793 | Jean Severac |
| 1794 | Michel GOUYRIC |
| 1795 | Henry GALY |
| Jean Baptiste JALABERT | |
| 1800 | Jean SEVERAC |
| 1802 | Henry GALY |
| 1816 | Henry GOUYRIC |
| 1835 | Jean GALY |
| 1842 | Jean SEVERAC |
| 1848 | Michel GOUYRIC |
| 1852 | PECH LESTAGNERE |
| 1868 | Emile FERRIER |
| 1873 | Bernard GALY |
| 1874 | Hyppolite PASSERIEUX |
| 1880 | Barthélémy PUEL |
| 1883 | Benjamin FAGES |
| 1884 | Pierre BAJOL |
| 1893 | Pierre JEAN |
| 1896 | Joseph JOURDANNE |
| 1900 | Jean PERDIGOU |
| 1919 | Adrian BOYER |
| 1934 | Jean PERDIGOU |
| 1941 | Alfred SARRAIL |
| 1944 | Antoine BARDOU |
| 1976 | Raymond TORRENTE |
| 1977 | René LIMOUZY |
| 2001 | Jean-Luc SARRAIL |
| 2020 | Toni CARVAJAL |
Démographie
Tableau du nombre d'habitants depuis l'an IX à nos jours.
| Année | Nombre d'habitants |
| an IX | 161 |
| an XII | 165 |
| 1806 | 155 |
| 1808 | 171 |
| 1812 | 189 |
| 1820 | 180 |
| 1826 | 202 |
| 1831 | 205 |
| 1836 | 200 |
| 1856 | 195 |
| 1861 | 186 |
| 1866 | 196 |
| 1872 | 186 |
| 1881 | 218 |
| 1886 | 226 |
| 1962 | 242 |
| 1968 | 257 |
| 1975 | 1178 |
| 1982 | 1357 |
| 1990 | 1384 |
| 1995 | 1449 |
| 1999 | 1449 |
| 2004 | 1528 |
La croix de paumelle
La Croix de Paumelle
Située à l'entrée du village, la Croix de Paumelle à l'origine "Croix de PALMOULO" fut érigée en 1712 début du 18ème siècle, et faisait partie des quartiers ruraux de Casilhac (avec un s) au même titre que le Sarrat, Bento-Farino ou les Cordeliers.
A cette époque Casilhac dépendait de l'Abbaye de Lagrasse et ne comptait que 30 habitations.
Les territoires du lieu étaient à cette époque l'Estagnère et la Dergerie. En refermant cette brève page du village qui mérite d'être citée, invitons les personnes ne connaissant pas l'endroit à jeter un coup d'œil sur la gauche à l'intersection de Palaja pour situer le lieu.
Source: MIDI LIBRE Février 1994